Il est parfois des choses étranges avec 'les gouts et les couleurs'. Certains jeux encensés par tous nous déçoivent grandement tandis que d'autres qui se sont fait conspués nous surprennent agréablement.
J'ai joué à Mafia et Mafia II à l'époque de leur sortie (2002 sur PC chez un ami pour le premier, bien plus balèze que la version sortie sur XBOX 2 ans plus tard et en 2010 pour le II sur 360). Mais pour le troisième épisode, j'ai attendu de le trouver en solde chez mon revendeur habituel, et j'ai longuement hésité à le commencer. J'ai finalement lancer le jeu, avec de sérieux à-priori au vu de sa réputation assez mauvaise. La bonne surprise fut d'autant plus grande. Les bonnes surprises furent d'autant plus grandes. Car Mafia III est un titre foisonnant avec beaucoup de choses à dire. Sur lui et son héros, Lincoln Clay, vétéran tout juste de retour du Vietnam en cette année 1968...
 
 
 
Home Sweet Home
 
Par où commencer pour parler de ce troisième épisode de la série Mafia?
Je ne sais pas trop.
Alors commençons par le plus inattendu: Mafia III est, dans la forme, un documentaire retraçant le parcours sanglant de Lincoln Clay à New Bordeaux à la fin des années 60, avec documents d'archives, témoignages des survivants et officiers ayant bossé sur le dossier. Cet aspect 'Docs du Dimanche' refera surface aux moments-clés du titre, dévoilant des événements à venir, des détails sur la mission que l'on vient de terminer ou simplement un témoignage pour illustrer le propos du chapitre en cours. Je n'avais jamais vu ce genre de traitement en jeu vidéo, cela fait son petit effet. Première surprise.
 
 
Poursuivons par un aspect tout aussi déconcertant: le sujet principal du jeu est le syndrome post-traumatique de la guerre du Vietnam. Le thème est présent dès la première ligne de dialogue de Lincoln à son retour, quand il attends son frère sur un banc devant la gare. Un vétéran de la guerre du Pacifique l'aborde et lui déclare tout de go: "La Guerre c'est pas en rentrant chez toi que t'en reviens." Ce sera la maxime du soft, la phrase-clé. Toute la chevauchée sanglante de Lincoln ne sera qu'une transposition de son expérience acquise au cours de la guerre dans la jungle. La manière dont il perçoit son environnement, ses absences, son comportement, ses tenues...tout chez lui va dans ce sens. Seconde surprise.
Décrire le jeu en quelques mots donnerait ceci: imaginez John Rambo débarquant à la Nouvelle-Orléans et qui déciderai de devenir le boss de la pègre locale. Voilà c'est quoi Mafia III.
 
 
Mais résumer tout à cela serait faire une erreur tant le jeu aborde de thème: la ségrégation raciale, la soif de vengeance aveugle d'un fils qui as absolument tout perdu, la tentation du pouvoir, la cohabitation des différents gangs etc...
 
 
Le début de l'aventure est assez fouillis, très dispersée, avec un tas d'informations qui nous tombe dessus à toute allure. Lincoln connaît son entourage mais pas le joueur, on est donc un peu perdu, mais avec le recul c'est clairement fait exprès. Nous, manette en main, sommes autant déstabilisé que Lincoln retrouvant un monde qui a continué d'exister sans lui. Première seconde de gameplay, on est plongée directement au cœur d'une mission de cambriolage à la réserve fédérale...ce qui dans d'autre titres constituerait le point culminant du scénario. Puis Flashback sur la fameuse attente de Lincoln à la gare et les retrouvailles de ses proches. Puis retour au cambriolage avant de revenir sur une autre scène de son retour en ville...Ce n'est pas moins d'une semaine que nous revisitons à travers ces allers-retours dans le temps et qui constitue en fait la très longue introduction au jeu. Il s'agit de la semaine du Mardi-Gras, le dit cambriolage se déroulant au cours de la fameuse soirée animée. Ce prologue est en soit une sorte de mini-jeu dans le jeu. Avec son propre récit, son propre rythme, ses propres personnages, ses propres enjeux.
Puis survient le moment qui fera basculer notre héros dans sa quête sanglante. J'avoue avoir été pris au dépourvu par ce twist, que je ne dévoilerai pas bien entendu mais au moment ou il arrive vous comprenez que les deux premières heures était donc seulement un avant-goût. Vous pensiez avoir débuté la partie, il n'en était rien. Troisième surprise.

Mafia III ne fait seulement maintenant que commencer...
 
 Si tu n'es pas avec moi...
 
La plus grande réussite du titre est sans conteste ses personnages et leurs dialogues. Certaines cinématiques sont tout simplement parmi les plus belles qu'il m'ait été donné de voir. Non pas en terme esthétique mais en terme d'émotion. Le monologue de Burke, complètement bourré et ravagé par le chagrin, évoquant son fils mérite à lui seul de jouer à cet épisode. Et ce n'est que deux petites minutes noyée dans un monde prolifique en conversation. Le même Burke qui pourtant rejette sa fille pour ses préférences amoureuses...à l'image du vieil irlandais, tous ceux que croiseront Lincoln ne seront ni tout noir ni tout blanc, ni des pourris absolus ni des héros glorifiés. Le dialogue final avec Marcano m'a lui aussi retourné, complètement surréaliste et aux antipodes de ce que propose le genre habituellement, un peu à l'instar de ce que faisait Red Dead Redemption avec le 'combat de fin' contre Dutch. Non vraiment les dialogues de ce Mafia III sont tout simplement superbes.
 
Il y a donc pas mal de personnages secondaires mais il convient tout de même dans sortir quelques-uns du lot.
 
Le Père James est un ami de la famille de Lincoln. Il lui servira de bonne conscience et tentera de le sauvegarder sur le droit chemin. Il est le seul à oser dire à Lincoln ses quatre vérités et à le mettre face à ses atrocités.
 
 
John Donovan est un agent de la CIA que Lincoln a rencontré en opération spéciale durant la guerre. Dire que les deux hommes ont accroché ne serait pas peu dire. Donovan apporte toute son aide à Lincoln sans broncher, lui donnant accès à un matériel professionnel et moderne. Mais c'est aussi un salopard fini, qui as commis les pires crime jamais imaginé. Un peu bouffon, un peu monstre mais surtout efficace. Sa scène cachée durant le générique est juste folle, ne la loupez pas!
 
Thomas Burke est le leader de la mafia irlandaise de New Bordeaux. Et une enflure finie. Il n'apprécie pas grand monde et rejette tous ses proches, sauf son fils pour qui il donnerait tout sans condition. Il a une relation particulière avec Lincoln, mi-figue mi-raisin. Mais sincère. Les deux ne se mentent pas. Ils ont dépassé ce stade. Cependant Burke n'hésiterait pas à balancer Lincoln si cela arrangait ses affaires.
 
Alma Diaz est une cubaine ayant fui le régime de Castro et qui donne désormais dans le marché noir. Il s'agit d'un personnage que l'on voit peu mais qui m'a ... marqué, dirons nous.
 
Pour finir, qui dit Mafia III sous entends Mafia II. Encore un point commun avec Red Dead au passage, le héros du second jeu devenant un perso secondaire dans le troisième. Car oui, Vito Scaletta est bel et bien présent dans cet épisode. Et fera le lien avec le passé. Toujours aussi classe et bouillant - bien que l'âge lui est fait gagner un certain flegme - le revoir fait réellement plaisir. Devenu un parrain local en déroute il croise la route de Lincoln alors qu'il est lui-même au plus mal. Cette rencontre sera pour lui une occasion de se refaire...
 
 
La présence de Vito pourrait sembler anecdotique mais il n'en est rien. Il constitue en fait la ligne rouge de la saga Mafia, qui le voit donc de ses débuts à sa gloire (en fonction de la fin que vous choisissez mais la 'bonne' lui donne clairement la victoire). Vito Scaletta est le centre névralgique des trois jeux (il est d'ailleurs le seul à être présent dans tous...oui je sais que dans le premier sa présence est plus qu'anecdotique mais quand même très symbolique).
 
 
"Born on the Bayou"
 
La ville de New Bordeaux est assez vaste et vivante, avec au sud une bonne moitié de la carte consacré au bayou. En faire le tour demande un certain temps, même si on est pas au niveau d'un GTA V il y a de quoi faire une sacré balade. A signaler que seul des quatre roues et des petits bateaux son proposés, pas de motos, d'hélicoptères, d'avions ou autres. Mais on s'en passe très bien. Il y a aussi une ligne de tramway et des chemins de fer mais sans aucune rame y circulant...cela à dû sauter avec les limites de budget. En véhicule ou à pieds, on prends plaisir à parcourir la ville, même si - comme dans le II - il n'y a pas grand chose à y faire. Énormément de dialogues ont été enregistré pour les passants, parfois des absurdes ou des provocateurs et on en découvre sans cesse des nouveaux. Quand je dis qu'il n'y a rien à faire c'est un peu faux car il y a des collectibles à foison. Surtout des pièces électriques qui serviront pour les écoutes téléphoniques, mais également des peintures de Vargas, des affiches communistes ou des magazines dont les fameux Playboy qui font leur retours.
Mais là ou le jeu devient véritablement grisant, c'est en ce qui concerne sa bande-son radiophonique. Elle est grandiose. Certes la boucle des morceaux est assez courte mais quel bonheur d'entendre toutes ses musiques culte des années 60! Il n'y a rien à jeter de ce coté là, de la pure joie pour les oreilles. Laissons allumer l'auto-radio en évoquant ici les deux présentateurs vedettes des ondes NewBordelaises. D'un coté nous avons 'La Voix de Del Rey', et de l'autre Remy Duvall. Le premier est noir, le second est blanc. Tout deux étant aussi extrémiste l'un que l'autre. Les écouter est une véritable plongée dans le combat racial de l'époque et cela glace le sang. Les discours des deux présentateurs étant profondément orientés (chacun dans leur directions, vous l'aurez compris) et manipulateurs, on constate avec effroi comment la même information peut-être traité différemment selon le point de vue biaisé de celui que vous écoutez. Leçon toujours valable de nos jours d'ailleurs...
 
 

Les chansons présentent dans le jeu sont ce qui se faisait de mieux dans les 60's. C'est juste une sélection parfaite qui à elle seule justifie de découvrir Mafia III.
Ici en lien une playlist des titres que l'on trouve dans le jeu (certaines sont supprimées ou non autorisé en France mais on a tout de même de quoi se faire plaisir aux oreilles)

 
Petites faveurs
 
Petit à petit, Lincoln se créé un réseau de contact qui lui fourniront une aide précieuse dans sa croisade. Ses aides sont pour la plupart représentées dans le menu radial - qui sert aussi à la sélection des armes. Par exemple un associé vous apportera l'un de vos véhicule où que vous soyez, une autre gérera votre argent et récoltera vos parts dans chacun des trafics, une autre encore coupera les liaisons téléphonique proche de vous durant un certain temps afin d'éviter les appels de témoins ou même les communications entre flics...En plus de cela s'ajoute les faveurs de vos lieutenants, qui en fonction de ce que vous leur faites gagner et des missions secondaires que vous effectuer pour eux seront plus ou moins apte à vous aider. Ces faveurs consistent en améliorations de vos capacités (barre de vies, capacités de stockage des munitions), armes spéciales ou customisations de voiture. C'est aussi eux qui débloqueront vos alliés du menu radial. Il y a aussi l'armurier ambulant qui pourra vous proposer quelques capacités à améliorer. En clair il y a de quoi faire pour avoir un perso convenable. Et encore, car même si Lincoln à une solide constitution il est loin d'être insensible aux balles. Quelques-une suffisent à vous terrasser. Il faut donc plutôt opter pour une approche discrète et des éliminations furtives pour venir à bout des nombreuses planques ennemies. Sachez qu'il est possible de choisir à tout moment via la pause des éliminations létales ou non. Estourbir les malandrins donne droit à des séquences d'une grande violence mais elles ne sont rien comparées à celles qui laisse voir Lincoln les massacrer au couteau militaire. Encore une fois, pensez à Rambo qui pète les plombs. Les phases de gunfight quand à elle sont très nerveuses - et pour ma part brouillonnes, je perds mes moyens dès que ça chauffe trop. Heureusement il existe une jauge de 'ralenti' qui permet de mieux appréhender ces séquences. La visée semi-auto est aussi d'une grande aide mais parfois déraille (elle cible deux mètre à coté ou bien se focalise sur un type à 50 mètres alors qu'il y en a un juste à coté de vous). Les armes sont variées mais il s'agit clairement de l'arsenal militaire américain usité en territoire vietcong. Encore une fois tout est fait pour rappeler ce conflit.
 
 
En ce qui concerne toute la partie voiture et conduite...on retrouve un peu le feeling propre à la série mais avec certains véhicules qui enfin en ont sous le capot. La jauge de ralenti fonctionne également en conduite et permet de se sortir de situations délicate en esquivant habilement les carambolages. A chaque quartier mis sous votre coupe vous récupérez une voiture pour votre usage personnelle, disponible via la fameuse roue des faveurs décrite plus haut. Bien entendu vous pouvez piquer tout ce qui roule dans New Bordeaux à loisir. Il y a possibilité de customiser ses véhicules (et uniquement les siens, c'est à dire ceux de votre 'garage') pour en faire des voitures uniques assez stylisées. Enfin il existe tout un système de courses sur circuit permettant de débloquer d'autre engins mais je ne saurai vous en dire plus n'en n'ayant pas fait une seule...
 
Bis Repetita
 
En quoi consiste le jeu exactement? Quel est son déroulé?
On en arrive au point qui lui a causé beaucoup de tort. La répétitivité. Car le but du jeu consiste donc à reprendre un à un les quartiers, 9 au total, chacun divisé en deux trafics distincts.
Je vais dans la suite de l'article décrire la prise en main de l'un de ses trafics mais commençons par présenter la pyramide du pouvoir de New Bordeaux.
 
Donc, pour chacune des cases de la pyramide (excepté Sal Marconi) correspondent à la fois un quartier, un lieutenant (ou Capo) et deux trafics tenus par des chefs de gangs. Vous êtes Lincoln Clay au volant de votre bagnole et vous débarquez dans un quartier dont vous souhaitez prendre le contrôle...
En premier lieu il vous faut retrouver Donovan et sa camionnette qui vous fera un topo sur les forces en présence dans le coin. Les trafics, qui les dirigent, qui s'en agacent. Il vous indique alors les personnes avec lesquelles il a pris contact et qui vous permettront via leurs renseignements de mieux connaître les agissements du trafic visé. Il y a donc deux contacts par quartier (un par trafic). Mais avant de les rencontrer se pose à vous un premier choix: souhaitez vous mettre le quartier sur écoute téléphonique ou pas? Si non, passer votre chemin et dans ce cas là impossibilité de recruter les chefs de gang. Si oui, vous êtes parti pour une visite complète du coin. Car il vous faut pirater toutes les boites de raccordements téléphoniques (en moyenne une dizaine par quartier) grâce aux fameux collectibles de circuit électriques que l'on trouve un peu partout sur la map. Il en faut trois pour un boitier. Donc 30 pour 10 boitiers...Ça va déjà vous occuper un moment. Une fois cela fait, entrer en contact avec votre contact (tantôt un ancien chef de gang déchu, tantôt un journaliste, tantôt une secrétaire aux oreilles qui traîne, tantôt un inspecteur de police aux méthodes ambivalentes etc etc etc...). Celui-ci vous fournira donc les renseignements nécessaires pour faire un max de dégâts sur le trafic ciblé. Cela aura pour effet de faire sortir le chef de gang et d'ainsi pouvoir lui mettre le grappin dessus. Vous voilà donc parti pour tout un tas de sous-sous-missions avec au choix assassinats de sous-chefs, dégradations diverses, poursuites et meurtres de livreurs, vol de valises pleines de billets verts, j'en passe et des meilleures.
 
 
A chaque réussite vous affaiblissez les revenus du trafic en question. Il n'est nul besoin d'effectuer toutes les sous-sous-missions pour parvenir à faire chuter un business, vous pouvez cibler vos préférences (du moins en facile le niveau où j'ai joué, dans les difficultés supérieures je pense qu'il faut faire toutes les missions...). Sachez aussi que certains contacts auront une faveur spéciale à vous demandez, une sous-sous-sous-missions unique qui verra son accomplissement grandement affaiblir les affaires peu scrupuleuses des alentours. Donc une fois un trafic en piteux état, retour au contact qui vous informera du lieu de présence du chef de gang. Vous avez le choix à ce moment là de vous concentrer sur le chef ou bien de finir de réduire en cendre le business du quartier, en vous en mettant plein les fouilles au passage. Si vous choisissez le chef, le reste des sous-sous-missions devient alors indisponible.
 
 
Il est tout à fait possible, voir même fréquent, que ce chef soit dans un lieu déjà visité plus tôt, par exemple une boucherie que vous aviez arpenté pour tuer un sous-chef et qui en tant que base arrière du gang voit le grand-chef s'y réfugier pour remettre en selle les lieux. Vous voilà donc reparti pour un tour...Mais attention, la difficulté de cette sous-mission sera dépendante du nombre de sous-chef assassinés plus tôt. Si un chef à trois sous-chefs, et que vous n'en avez tué qu'un, alors deux d'entre eux (accompagné de ses hommes) seront là pour protéger leur chef.
Vous suivez?
Donc, une fois que vous parvenez à maîtriser le chef de gang, nouveau choix pour vous: le tuer ou le recruter (possible uniquement si vous aviez mis en écoute le coin). Le tuer fera repartir le business à zéro pour votre lieutenant et donc rapportera moins. Le recruter permettra une transition 'en douceur' et l'argent suivra son cours habituel. Une fois votre décision prise, vous décrochez le téléphone et devait attribuer le quartier à un de vos lieutenants, qui en fonction des revenus et de ce que vous lui aurez filé avant vous octroiera en échange une de ses fameuses faveurs.

Voilà la description pour faire tomber UN trafic. Il y en a donc deux par quartier pour 9 quartiers, soit 18 trafics au total...

 
 
Bis Repetita
 
Vous voyez d'où elle vient cette sensation de répétition? Mais attendez ce n'est pas fini...
Retour au quartier. Vous prenez possession d'un trafic, puis du second. C'est là que Donovan se repointe dans son van pour vous signifier que le lieutenant du coin est désormais à votre portée. Cette mission spéciale est généralement sous forme originale qui se démarque du reste, il y en a même une qui voit Lincoln aidait le lieutenant en question au lieu de le tuer. Notez que pour les trois Capo, il y a une mission suplémentaire de sous-fifres à assassiner avant. Bref vous tuez ceux que vous devez tuer....et une fois le lieutenant passé à trépas vous voilà amener à la table de réunion de vos propres lieutenants. Au nombre de trois vous devez assigner à l'un deux le quartier que vous venez de reprendre. Pour ma part j'ai fait dans l'équilibré mais il est tout à fait possible de tout attribuer à un seul lieutenant...ce qui aura pour conséquences d'agacer les deux autres! Une fois l'assignation faite, le dit lieutenant reprends le contrôle de tout les trafics de ce quartier, même si vous l'aviez alors assigné à un autre avant.
Et voilà! Je comprends bien que tout ceci semble un peu obscur pour qui n'a pas expérimenté par lui-même mais c'était un descriptif à peu près complet de ce qu'il faut faire pour prendre un quartier. Comme il y en a 9 au total, je vous raconte pas le parcours du combattant. Et cette affreuse sensation de devoir sans cesse refaire la même chose...
Cela ne m'a cependant personnellement pas dérangé, au contraire même. Car ce système permet de savoir exactement à quel point du jeu vous en êtes. Mafia III ne triche pas sur votre avancée, il l'explicite même très clairement. Mais apparemment beaucoup n'ont pas appréciés...selon le tableau des fameux trophées PS4, seul 16% des joueurs ayant commencé une partie on débloqués le succès de fin...Triste.
 
 
L'autre gros point noir du jeu, et pas des moindres, c'est l'IA aux fraises des PNJ. Qu'il s'agisse des passants, des conducteurs ou des ennemis, ce n'est clairement pas au point. Combien de fois un gars sur le trottoir s'est jeté sous mes roues parce que durant 1/10ème de seconde j'étais dans sa direction? Combien de piétons paniqués courant n'importe où et se faisant faucher par une voiture? Combien de vauriens ne voyant pas leur camarades se faire trancher la gorge à 10 mètres d'eux alors que rien ne les empêchent de voir ce crime atroce? Même si encore une fois je passe au-dessus de çà je peux aisément comprendre que pour certains cela soit intolérable.
 
 
Autre mauvais point à signaler, le jeu est sorti dans un état désastreux, heureusement corrigé par des patchs. Ma première partie fut jouée sans les mises à jour et la vache ça a fait mal. Surtout au niveau des couleurs et de la lumière. Voir le ciel changer de colorimétrie trois à quatre fois dans la même minute, c'est une expérience. De même que voir une ombre géante s'abattre sur la ville, comme si un vaisseau d'Independance Day venait de débarquer...Tout cela est donc réglé grâce aux corrections mais qu'adviendra t-il le jour où le service en ligne PS4 sera fermé? Le jeu conservera alors tout du long son premier état lamentable...Encore un titre sorti trop tôt qui aurait mérité un ou deux mois de plus de développement. Il demeure toutefois des problèmes au niveaux de l'affichage des textures et des jeux de lumières qui ont parfois du mal à se charger quand vous relancez votre partie. Cela dure une petite dizaine de secondes, durant lesquelles un monde blanc/gris vous entoure et qui laisse place par à-coups à un monde de couleur (j'écris çà et je me rends compte qu'il s'agit peut-être d'une métaphore du jeu finalement).
 
 
L'heure du départ
 
Voilà principalement pour les défauts - loin d'être négligeables - de ce Mafia III. Répétitivité avec une boucle de gameplay à réitéré 18 fois. Intelligence Artificielle très sommaire. Problème fréquent d'affichage de textures et d'effets de lumière au chargement. A vous de voir si vous pouvez passer outre ou pas, chacun ayant son propre degré de tolérance face à tout ça.
Mais sachez que l'effort ne sera pas vain. Car l'aventure de Lincoln Clay mérite clairement (Clayrement?) d'être découverte. Surprenant sur la forme et sur le fond, Hangar 13 livre un dernier volet de la trilogie qui fait honneur à la série (malgré ce qu'en disent ses nombreux détracteurs). Avec ses personnages ambivalents, ses décors variés entre ville et marécages...et surtout ses scènes de dialogues magnifiques, certes parfois techniquement vieillottes mais au texte tellement parfait qu'elle resteront comme un modèle dans le genre.
Comment ne pas évoquer également toutes ces 'sous-lectures' que nous propose de découvrir New Bordeaux. La guerre et son impossible retour, les problèmes raciaux terribles qu'on connu le pays, l'économie parallèle qui fait vivre une ville, comment la Mafia a fait parti intégrante de l'expansion de certaines cité...Il y a beaucoup de thème abordé ici.
Enfin dire que la musique donne une patate dingue, à la fois la bande originale toute en subtilité et la formidable soundtrack-list qui laisse pantois d'admiration. Un véritable TOP 50 duquel rien n'est à jeter. De loin la meilleure sélection de titre jamais entendu dans un 'GTA-Like', aucun doute là-dessus.
La saga Mafia pose donc un bilan plus que positif avec cette trilogie certes saupoudré de ses défauts mais aussi et surtout de ses grandes qualités. De Lost Heaven avec Tommy Angelo à New Bordeaux avec Lincoln Clay, en passant par Empire Bay et Vito Scaletta, Mafia nous aura livré de belles heures de jeu et restera un nom connu dans la grande histoire du jeu vidéo. La question désormais est la suivante: la franchise doit-elle s'arrêter là ou un quatrième épisode est-il envisageable?
L'avenir nous le dira...
 
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Bonus:
 
 Petit caméo de Mr Propre
 
 Une voiture bien mignonne mais qui ne correspond pas vraiment au Sieur Clay
 
Ce perron est un brin dangereux...